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Les huit vies d'une mangeuse de terre

  • Photo du rédacteur: Fabienne BF
    Fabienne BF
  • 3 août
  • 2 min de lecture

☀️ De Mirinae Lee

traduit de l'anglais par Lou Gonse

Editions Phebus

Pour camoufler ses mensonges, elle décida de lui offrir un fragment de vérité.
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Une lecture plus qu'addictive !

Dans une maison de retraite de Corée du Sud, une aide-soignante décide de se lancer dans la collecte des souvenirs des résidents. Elle leur propose de choisir trois mots et de raconter leur vie à partir de ces mots.

Lorsqu'elle suggère l'exercice à Madame Mook, celle-ci se gausse : comment pourrait-elle se contenter de trois mots. Il lui en faut au moins sept !

Esclave, reine de l'évasion, meurtrière, terroriste, espionne, amante et mère.

Commence alors une véritable épopée qui se décline sur près d'un siècle dans un pays agité par les guerres, les occupations, la partition.

Au-delà du destin de cette femme dont on ne sait jamais si elle dit la vérité ou si elle n'est qu'une affabulatrice, on est plongé dans une leçon de géopolitique passionnante où le Japon, la Corée, les Etats-Unis s'affrontent au détriment des hommes et des femmes, surtout des femmes qui sont martyrisées et utilisées tout au long de l'histoire.

Rien ne sera épargnée à la narratrice, viols, asservissement, mariage forcé, stérilisation, tout un lot de souffrances dont on se demande comment on peut en réchapper.

La singulière construction qui ne suit jamais la chronologie historique rend encore plus intéressant ce roman. On échappe à un côté linéaire et académique avec souvent l'impression de se perdre dans les méandres de la mémoire de cette femme.

Est-ce du au fait que Mirinae Lee avait d'abord conçu son histoire comme un recueil de nouvelles?

Dans tous les cas, le puzzle fonctionne parfaitement et c'est bluffant de voir les pièces se mettre en place au fil des huit vies de cette mangeuse de terre, un titre énigmatique dont je n'ai pas envie de dévoiler la clé.

On apprend beaucoup tout au long de ce roman sur l'histoire coréenne et on s'attache à cette femme hors du commun qui malgré les pires adversités se relève toujours, on souffre et on pleure avec elle, le souffle romanesque est indéniable.

Voilà un roman passionnant et puissant que j'aimerais, si j'en avais le temps, pouvoir lire et relire encore.

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