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La vie qui reste

  • Photo du rédacteur: Fabienne BF
    Fabienne BF
  • 21 oct.
  • 2 min de lecture

Roberta Recchia, ed. Istya et Cie & ed. J'ai Lu

traduction de l'italien : Elsa Damien

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Jusqu'à l'âge de seize ans, Miriam Bassevi n'avait eu qu'une seule mauvaise habitude : croire fermement que le bonheur était là, juste à porté de main.

J'ai un immense regret, avoir "raté" ce roman alors qu'il était dans son édition initiale, la très belle maison d'édition Istya & Cie. Je viens de le terminer alors qu'il paraît en format poche aux éditions J'ai Lu.

Et c'est une immense claque que je viens de recevoir. Ce roman est fabuleusement abouti, au point qu'il m'a semblé difficile de croire que Roberta Recchia signait ici son premier roman.

Allant et venant entre la vie d'avant et la vie qui reste, l'autrice nous embarque dans les méandres conjugales de Stelvio et Marisa. Ils se rencontrent dans les années 50 dans l'épicerie du père de Marisa. Une épicerie italienne où l'on hume toutes les saveurs qui font la richesse de la cuisine italienne. La belle Italie, celle de gens simples, modestes mais droits. On a envie de s'asseoir à leur table, pousser la porte du magasin, écouter derrière les portes... Après des péripéties, Stelvio et Marisa se marient, ont deux enfants, Ettore et Elisabetta.

Cette vie d'avant a des petits airs de romance et l'on pourrait se dire qu'il n 'y a pas grand chose de neuf sous le soleil mais les années passent et nous voilà propulsés en 1980.

La petite Betta est devenue une jeune fille solaire, insolente mais surtout terriblement vivante dans une Italie encore puritaine. Stevio et Marisa ont acheté une villa en bord de mer à Torre Domizia où la famille passe les étés. Ce mois d'août, Betta a 16 ans et elle compte bien en profiter en compagnie de sa cousine Miriam. Survient alors le drame terrible qui va tout emporter sur son passage et on bascule alors dans la vie d'après.

La vie d'après, c'est la perte du bonheur, l'absence de lumière. Un puits sans fond dans lequel on s'enfonce. Roberta Rechhia nous entraîne dans les méandre d'un désespoir auquel personne ne pourra résister. Le couple de Stelvio et Marisa se délite, l'amour s'éteint. La vie semble vidée de son sens. Il faut beaucoup de talent pour passer ainsi d'un registre à un autre, comme ça, l'air de rien, et indéniablement Roberta Recchia le possède.

Ce roman est un tout, saga familiale, roman d'amour, roman policier, roman social, roman de la résilience. Il aborde avec une grande sensibilité et beaucoup de psychologie une multitude de sujets forts, les violences sexuelles, l'addiction, les tabous d'une société en pleine mutation.

Tout est la, écriture (et traduction) d’une telle pureté, pas d’artifice, seule la beauté des mots pour retranscrire l’émotion.

Puissant de bout en bout ce texte m’a fait chavirer, pleurer. Je l’ai lu avec passion et c’est cette passion qui m'anime pour vous en parler et vous conseiller de le lire absolument !


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