La bonne mère
- Fabienne BF
- 3 août
- 2 min de lecture
☀️ Par Mathilda Di Matteo
Editions L'iconoclaste
Certains disent qu'elle est vulgaire. Moi, je dirais qu'elle est solaire. Un soleil de canicule, du genre incendiaire.

Quel texte intéressant !
Clara, une jeune femme marseillaise, "monte" à Paris pour intégrer Sciences Po, au grand dam de sa mère Véro, une vraie cagole pure jus. Elle y rencontre Raphaël, baptisé "le girafon" par Véro qui le déteste immédiatement.
Le récit est construit à deux voix, Clara-Véro, chacune avec leur expression, leur style. Et en fil conducteur, l'histoire de Clara qui tombe amoureuse de Raphaël, baptisé "le girafon" par Véro qui le déteste immédiatement.
Clara n'a pas les bons codes et Raphaël est à la fois attiré/répulsé par cette fille hypersensible et débordée - voire débordante - par ses émotions.
Le père de Clara, le Napolitain, est un homme, sous entendant que la violence qu'il impose est autorisée par ce statut viril.
Raphaël aussi s'avère violent mais, dit-il, ce sont Clara et ses débordements qui en sont la cause.
Et c'est bien là que ce premier roman devient très intéressant : débutant à la manière d'une comédie, il dévie peu à peu, comme ça l'air de rien, dans le registre dramatique.
Si l'on devait le rapprocher d'un registre cinématographique, comment ne pas penser à Almodovar, avec ses personnages hauts en couleurs. Ça parle fort, ça claque, ça dérange.
Dans la première partie, la violence des hommes pointe à chaque ligne, sans être jamais dite... tandis qu'elle prend corps dans la seconde partie jusqu'à en devenir envahissante, empoisonnante.
Mathilda Di Mattéo a un style bien à elle. On distingue très rapidement quelle est la voix qui raconte. C'est un bel exercice d'écriture et elle a bien donné corps à ses personnages.
Et puis comme son titre l'annonce, ce roman est aussi un très bel hommage à toutes les mères protectrices, de Marseille ou d'ailleurs.




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